CentraleDigitalLab@LaPlateforme_ fait sa rentrée… à Nice !
Rencontre avec Serge Mensah
Comment s’est passée cette rentrée inaugurale ?
La rentrée s’est déroulée en toute simplicité et avec une bonne dose de convivialité. Les apprenants étaient visiblement heureux d’être là ! Ils ont été accueillis dans des locaux neufs, équipés, opérationnels, modulables, parfaits pour le travail en équipes. De fait, ils bénéficient de conditions d’études exceptionnelles.
Cette rentrée réussie est la somme du travail collaboratif mené par la direction de l’École, ses services informatique et logistique, toute l’équipe du CentraleDigitalLab – dont les enseignants-chercheurs centraliens, les formateurs de La Plateforme_,Alice Rageot, responsable administrative, et Anne-Laure Méalier, responsable de la scolarité – ainsi que par les équipes pédagogiques niçoises du consortium 3IA. Nous les remercions vivement pour leur appui et leur implication.
On ne change pas une formule qui gagne ?
Le CentraleDigitalLab@LaPlateforme_ est un diplôme d’établissement post-graduate de niveau bac +5. Il forme des talents dans le domaine de la transformation digitale des entreprises, avec une coloration marquée en intelligence artificielle (IA). Les impétrants occupent des postes de Chief Digital Officer ou chef de projet en IA.
Avec deux rentrées par an sur le campus marseillais, la formation séduit un nombre toujours plus important de candidats et d’entreprises. Nous l’étendons donc aujourd’hui au bassin niçois, un territoire à la pointe dans ces domaines.
Une spécificité à Marseille et Nice ?
Le CentraleDigitalLab a été créé en 2017 par le Groupe des écoles Centrale. Deux ans plus tard, nous avons reçu le soutien financier de la Région Sud et de Bpifrance. Cet apport nous a permis de conférer au diplôme plusieurs singularités qui le rendent unique. D’une part, la formation est proposée en partenariat avec La Plateforme_, une structure de formation privée spécialisée, entre autres, dans le développement web, l’intelligence artificielle, la cybersécurité…
Nous travaillons aussi avec Pôle emploi pour ouvrir la formation à des profils variés de candidats. Ce diplôme d’établissement intéresse à la fois des personnes à la recherche d’un emploi et en reconversion professionnelle et des salariés en poste qui souhaitent monter en compétences ou se réorienter.
Le CentraleDigitalLab : un symbole ?
Le CentraleDigitalLab@LaPlateforme_ porte une identité représentative de ce qu’est Centrale Marseille. Ce diplôme d’établissement incarne un modèle en rupture, par la formation dispensée et son modèle économique. Il fait le lien entre formation et professionnalisation : les apprenants travaillent sur des projets qui sont des problèmes réellement rencontrés par les entreprises partenaires, qui participent ainsi à la formation. Ils se frottent à la réalité des données, des puissances de calculs, des systèmes techniques, des outils de développement, des bonnes pratiques, de l’éthique, en un mot, d’une technologie d’avenir basée sur une richesse immatérielle.
Les apprenants restent en contact permanent avec l’entreprise cliente pour lui apporter des solutions adaptées et innovantes. Éminemment formatrice, cette mise en situation concrète préfigure leur future pratique professionnelle. Une expérience originale et belle à voir !
Une mobilisation collective au service des apprenants ?
Pour réussir, nous avons misé sur le partage des compétences et la mutualisation des ressources. Les équipes pédagogiques sont ainsi composées d’enseignants de Centrale Marseille, de La Plateforme_ et du consortium 3IA, basé à Nice. Des doctorants et étudiants internationaux, encadrés par des enseignants niçois, interviennent également. Certains cours sont dispensés en anglais ; d’autres se tiennent à distance. Les apprenants connaissent les conditions dans lesquelles ils intègrent ce deuxième site. Pionniers, ils sont prêts à vivre cette aventure avec nous !
Des profils hétérogènes ?
Classes d’âges, origines géographiques, parcours… la première promotion niçoise, actuellement composée d’une dizaine de personnes, est on ne peut plus variée. Elle compte, entre autres, un élève ingénieur de Centrale Casablanca, deux Centraliens marseillais en césure, deux Niçois, une post-doctorante provenant du campus de Saclay, qui souhaite ajouter une corde à son arc et faire l’interface entre l’intelligence artificielle et la physique des plasmas, son domaine premier de compétences.
À Marseille, le profil des apprenants restitue une diversité similaire. La promotion actuelle recense un agrégé en mathématiques, un ancien startuper, un titulaire de master en mathématiques appliquées et 30 % de post-doctorants, dont certains experts en mécanique des fluides ! Tous découvrent la variété d’applications des data.
La Cité des anges : une vitrine internationale ?
Nice est certes une belle vitrine. La vie y est agréable et le terreau industriel, favorable au développement de l’IA. Du reste, les compétences niçoises sur l’intelligence artificielle sont reconnues nationalement et internationalement. Néanmoins, ce secteur compte des métiers en tension. Le corps professoral aussi est en tension, car en nombre insuffisant. Dans ce contexte, notre arrivée à Nice a reçu un accueil particulièrement chaleureux ; nous en sommes très touchés.
Quels défis ?
Nous travaillons à développer des partenariats avec les acteurs académiques et économiques niçois. Les entreprises sont demandeuses : elles expriment le besoin de se former sur les data, de développer les compétences en interne, mais aussi de recruter les apprenants après leur stage lorsque celui-ci s’est avéré concluant.
Nous sommes régulièrement contactés par plusieurs d’entre elles, mais nous privilégions, pour la formation à Nice, les entreprises qui y sont implantées.
Nous travaillons aussi à développer la notoriété du titre pour attirer les apprenants les plus prometteurs. Corollairement, le succès de notre diplôme induit une recherche permanente de nouveaux projets pour répondre à l’augmentation continue des apprenants.
Quelles ambitions ?
Le CentraleDigitalLab@LaPlateforme_ prospère. Nous devons donc rester vigilants sur la qualité des livrables. Nous ambitionnons aussi de recruter au-delà de nos frontières, auprès des élèves ingénieurs du groupe Centrale, mais aussi d’universités internationales. Nous souhaitons, dans le même temps, nous ancrer davantage en Méditerranée, de l’Espagne à l’Italie, en passant par Montpellier ou encore Israël.
La question des data est stratégique et se joue à l’échelle mondiale. L’Inde et le Bangladesh forment des ingénieurs informaticiens de premier ordre. L’Europe, pour sa part, mène une recherche d’excellence en IA : elle a une carte importante à jouer dans la future économie.
Un travail d’équipe pour des enjeux collectifs ?
L’action de nos partenaires politiques et académiques a grandement facilité le déploiement de notre École à Nice. Nous saluons les acteurs qui anticipent ainsi le développement de leur territoire. De son côté, Centrale Marseille mobilise tous les moyens dont elle dispose pour réussir ce projet.
Une expérience inoubliable ?
Et réjouissante ! Je reste impressionné : tout s’est mis en place avec une vélocité peu commune, une concertation exemplaire, une réactivité inespérée, une intelligence collective. Les planètes se sont parfaitement alignées.