Deux parcours singuliers, une formation commune : le CentraleDigitalLab

CentraleDigitalLab@LaPlateforme_ le projet en quelques mots

Formation d’excellence, accessible du Bac + 5 au Bac + 8, le CentraleDigitalLab est un dispositif innovant créé par le Groupe des Ecoles Centrale et commun aux différentes Centrales qui le compose. Le CentraleDigitalLab permet en un an de se former à la transformation numérique des entreprises.

A Centrale Méditerranée, cette formation certifiante, ouverte aux césures, se déroule sur le campus de Nice. Cœur battant de l’intelligence artificielle, la ville côtière propose un institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle (3IA) ingrédient clé de la stratégie française, issue du rapport Villani. Car si l’IA est dans toutes les bouches c’est aussi parce que derrière cette discipline se joue le positionnement de la France sur la carte du monde numérique. Les dynamiques telles que le CentraleDigitalLab attirent des talents et des profils variés, comme Shirin et Noé. Présentations !

Shirin, un parcours international

Shirin, quant à elle, a obtenu un diplôme de statistiques en Iran. Elle a travaillé trois ans en entreprise avant de décider de poursuivre ses études en Master de machine Learning et data mining à Saint-Etienne. Après quelques centaines d’heures intensives de français, son parcours l'a conduite à se perfectionner au sein du CentraleDigitalLab.

« J’avais envie de pousser mes connaissances encore plus loin et de me lancer un défi. En même temps les enseignants à Centrale m’ont si bien accompagnée que je n’étais pas stressée, ni pour m’exprimer en cours, ni dans l’entreprise ». Suite à son stage à Lyon, Shirin se voue à une carrière de Data scientist qui lui permettra de trouver “des patterns” entre les données.

Noé, de pharmacien à Data Analyst

A 37 ans, Noé a déjà un parcours qui laisse entrevoir sa curiosité intellectuelle : il commence ses études par l’école de pharmacie qu’il poursuit par un master en Biotechnologie. Après sa thèse en neuroscience à l’université de Genève, il exerce le métier d’officine jusqu’au début de son doctorat.

En 2022, il rejoint la promotion du CentraleDigitalLab de Nice pour se former en Intelligence Artificielle et gestion des données. Aujourd’hui son profil lui permet de combiner ses compétences rares de biologiste, chercheur avec des algorithmes de machine learning. Noé a réussi à exploiter sa formation en IA pour devenir Data Analyst chez Thalès, un poste passionnant qui exige des compétences techniques pointues et une constante capacité à apprendre « même mes collègues professionnels aguerris sont face à cette nécessité de formation continue » confie-t-il.

La pédagogie du CentraleDigitalLab

Le CentraleDigitalLab est bien plus qu'une simple formation en IA. Il s'agit d'un programme conçu pour former les professionnels de l'innovation et de la transformation digitale. Pour Noé et Shirin, cette année a représenté l'opportunité de transiter vers une nouvelle culture professionnelle grâce à des “semaines projets”, en prise avec des enjeux professionnels concrets.

Bien qu’il s’agisse d’un cadre d’apprentissage, les entreprises porteuses de projets sont en attente d’outils dont elles ont besoin pour optimiser leur fonctionnement et leurs résultats.

« Cela prépare très bien au domaine du service numérique » explique Noé, complété par Shirin « Le projet est réel, on est responsable mais sans être seul. Nous avons toujours une référence à nos côtés. C’est le contexte idéal pour prendre confiance. »

Connaissances techniques et Soft Skills

Il faut imaginer une formation où tous les profils ont à minima un master, où les cours se déroulent en anglais avec des étudiants venant d’horizons professionnels et culturels extrêmement variés. Certains ont un doctorat, d’autres déjà 10 ans d’expérience. Cette diversité compose des promotions complémentaires. L’équipe pédagogique vient enrichir les parcours de compétences techniques et comportementales essentielles.

L’apport de « soft skills » qui continuent de prendre une part toujours plus importante dans les recrutements, ont été appréciées par Noé qui déclare dorénavant : « connaître les méthodes de travail agile, les attendus des managers des collègues, des clients et avoir appris à suivre un projet de manière collective ». Shirin elle a perfectionné son bagage dans les langages programmatiques et son usage des logiciels de data « sans parler de la communication et de l’apprentissage du français ».

Un accompagnement personnalisé

La formation commence par une période intensive de remise à niveau en mathématiques et en programmation, garantissant que tous les participants disposent des notions nécessaires pour réussir. Tout au long du parcours de formation, les étudiants bénéficient d'un encadrement personnalisé, favorisant leur réussite académique et professionnelle.

Les deux jeunes gens soulignent le formidable esprit d’entraide qui règne au sein de la promotion. Noé a aussi apprécié la relation avec l’équipe pédagogique. "On a la chance d’avoir un petit effectif et donc un contact privilégié avec les enseignants. On pouvait les joindre à tout moment même une fois le cours terminé. Ils étaient tous très à l’écoute."

Stage et prestige : une entrée dans le monde professionnel facilitée

Après la période de formation intensive, les étudiants ont l'opportunité de conclure leur cursus par un stage de 5 à 6 mois, en France ou à l'étranger. Cette expérience leur permet de mettre en pratique leurs compétences dans un environnement professionnel, d'élargir leur réseau, et de continuer de découvrir les multiples facettes de leur futur métier.

Pour Shirin comme Noé, la réputation de Centrale a été une source de motivation. « Si j’avais essayé de postuler dans mon coin, je n’aurais pas eu la même crédibilité. » explique Noé en toute transparence. Shirin a aussi remarqué lors de sa recherche de stage que le nom “Centrale” lui ouvrait les portes d’entreprises renommées.

Les défis actuels liés à l'IA et à la data en général

Les deux élèves partagent une vision positive de l’IA et s’accordent à dire que les évolutions sont généreusement questionnées et réfléchies. Derrière chaque technologie, il y a d’abord eu des humains qui ont cherché à répondre à un besoin de notre société explique Shirin. “De toute façon c’est un outil, ce qui en ressort de bon ou de mauvais, c’est surtout lié à l’usage qu’on en fait” abonde Noé.

Ils n’en restent pas moins critiques justement quant aux usages, à différents niveaux :

L’explicabilité des résultats, surtout dans les domaines critiques tels que la médecine ou encore les applications des véhicules autonomes. “On aimerait que les algorithmes puissent nous fournissent les arguments : le pourquoi du comment sa décision a été prise. Que ses états d’âme nous soient rendus.” Selon Noé, ce manque de feedback bloque encore son déploiement.
La question de la confidentialité des données notamment est encore critique. “Quand on entraîne des algorithmes il y a certaines techniques qui peuvent remonter les données d’entrainement et causer des problèmes de propriété”.
Prendre garde au causalisme. Les méthodes d’apprentissages statistiques ou deep learning sont capables de détecter s’il y a une corrélation entre les données à l’entrée et à la sortie et d’en tirer des logiques de raisonnement, qui peuvent être biaisées. Par exemple, en moyenne dans une école primaire, plus les élèves lisent rapidement, plus ils sont grands. Pour autant nous ne pouvons pas déduire un lien de cause à effet entre l’apprentissage de la lecture et le fait de grandir : “corrélation n’est pas nécessairement causation” confie Noé “et c’est vrai pas seulement en IA !”.
Le super-pouvoir des données. Aujourd’hui, la data est reine dans le monde économique. Pour Shirin nous pouvons difficilement avancer à contre-courant à moins d’accepter de vivre sans téléphone mobile. Elle avoue avoir peur de la fraude sur les données personnelles et particulièrement de l’usurpation d’identité. “ Il n’y a pas de règles pour dire : la technique appartient à tel groupe. Non la technique est ouverte. Certains en abuseront toujours et c’est particulièrement difficile de leur limiter les accès.”
Une IA générale c’est possible ? On parle beaucoup “d’IA générale” (IAG) certains avancent que c’est plausible, d’autres que non. Noé lui pense que nous sommes des êtres humains certes, mais surtout constitués de matière et que les objets sont par définition… de la matière. Donc tout autant capable d’avoir un niveau d’intelligence égal ou supérieur à celui des humains. “ Sans aller jusqu’à donner un horizon temporel je crois que c’est un objectif soutenable.”

L’IA et la data n’ont pas fini de transformer nos vies

Quoi qu’il en soit, les parcours inspirants de Noé et Shirin illustrent bien leur passion et leur détermination à se former dans ces domaines passionnants.

Les avantages de cette formation en sont indéniables : elle permet d'acquérir des connaissances techniques de pointe, de développer des compétences attendues des recruteurs tout en éveillant son esprit critique sur un enjeu de société. Les métiers de l’innovation sont fascinants car c’est là que nous avons le pouvoir de changer le monde.

Salle de classe du CentraleDigitalLab à Nice

Pour aller plus loin

Entreprises : vous avez un projet innovant à soumettre aux étudiants ? Vous souhaitez développer un outil qui fait appel au deep learning, à l’algorithmique… Contactez le service des relations entreprises et partenariats : entreprise@centrale-med.fr

Étudiants : vous avez un projet de reconversion, vous souhaitez perfectionner vos connaissances ? Informez-vous auprès de l’équipe pédagogique du CentraleDigitalLab : digital-lab@centrale-med.fr