
8 mars : portrait de Lisa Gouiran
Avec 33 % de femmes dans notre programme ingénieur, nous avons à cœur de mettre en lumière leurs parcours, leurs ambitions et leurs engagements.

Notre démarche
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous avons proposé à nos élèves de leur prêter notre voix et notre visibilité, chaque jeudi du mois de mars, pour qu’elles partagent leurs expériences et inspirent celles et ceux qui façonneront le monde de demain.
Aujourd’hui, laissons la parole à Lisa Gouiran, étudiante en 2e année.
Son témoignage
L’école, j’aimais cela, j’adorais apprendre sur tous les sujets possibles et surtout, j’adorais comprendre comment le monde fonctionnait autour de moi. Et c’est ainsi que, petit à petit, j’ai commencé à préférer les sciences.
J’ai donc fait un bac S option sciences de l'ingénieur, nous étions 5 filles pour 30 garçons. Ça ne m’avait pas dérangée à l’époque, au contraire, je trouvais que c’était une force immense de faire partie d’une minorité. Puis, j’ai intégré la licence MPCI à Marseille où nous étions quasiment 50-50, ce qui était assez rare pour être souligné et qui a rendu le climat pour étudier pendant ces trois années, très agréable.
Très attirée par le monde de la recherche, j’ai choisi d’intégrer Centrale Méditerranée pour faire le parcours d’alternance recherche.
Une des premières choses que j’ai constaté en arrivant à Centrale est qu’il y avait certes moins de femmes que d’hommes, mais je ne me sentais pas perdue dans une masse.
Des témoignages d’amies dans d’autres écoles où il y a moins de 20, voire de 10 % de femmes, montrent qu’elles ressentent un vrai écart. Elles se sont déjà retrouvées seules femmes dans un groupe de TD, cela ne m’est jamais arrivé.
Les associations comptent de nombreuses femmes à leur tête. J’ai notamment été engagée à Échanges Phocéens, qui ouvre des horizons culturels aux collégiens et lycéens de REP+ à Marseille. Nous débattons, visitons musées et théâtres, et créons des liens forts. L’échange est réciproque : nous leur transmettons des savoirs et apprenons d’eux en retour. Nous les encourageons aussi à envisager des études supérieures, en leur offrant des modèles inspirants, notamment aux jeunes filles.
C’est ainsi que le projet PEP’s s’est articulé cette année autour de femmes marquantes. Chaque groupe a choisi un domaine (cuisine, surf, cinéma…), identifié une femme influente, puis conçu une activité autour d’elle. L’objectif : montrer que, dans tous les secteurs, des femmes ont laissé leur empreinte, même si elles restent méconnues.
Nous semons ainsi des graines, espérant qu’un jour, elles (et eux) oseront dépasser les barrières.
En ce qui concerne le monde de l'ingénierie, c’est encore un monde très masculin. Je suis toujours choquée de voir une entreprise prôner l’égalité des genres mais qui, lors de temps de rencontre, envoie un homme et une femme : lui est ingénieur, elle est RH.
Nous entendons souvent des témoignages d’ingénieures qui racontent les remarques qu’une collègue ou elles-mêmes peuvent subir, ou encore la difficulté de s’affirmer dans ce monde masculin, notamment dans des secteurs comme le BTP.
Il reste du travail à faire, des mentalités à faire évoluer, et pour ça, je me dis que cela ferait du bien à de nombreuses personnes de venir assister à nos séances de tutorat !
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Jeudi 20 mars 2025, retrouvez le témoignage d’Elisa Couillerot, ancienne présidente de notre association de robotique E-gab et élue au conseil d’administration.