
Responsabilité, fête, prévention et intégration à Centrale Méditerranée
Carole Enoch, chargée de mission “Vie de l’élève” ainsi que Julien et Athénaïs, élèves de première année engagés dans le Bureau des élèves (BDE), en tant que Président et Responsable Prévention, nous livrent leur regard sur une vie de campus en amélioration continue.

L’école amorce un changement en profondeur dans le cadre de son plan stratégique. Un nouveau dispositif « vie de l’élève » est en cours de co-construction avec l’ensemble des étudiants, élus, délégués et représentants des associations (étudiants du Bureau des élèves (BDE), de l’Antenne et de l’Union des associations (UA). De la signature de la charte « C pas une option » à l’organisation de conférences et d’actions intégrées à la formation, retour sur un chantier collectif aussi exigeant qu’inspirant.
Trouver l’équilibre : santé mentale et défis générationnels
« Je rencontre des étudiants engagés, sensibilisés vis-à-vis des actions qu’ils mènent. Ils sont très mobilisés et responsables dans leur lecture de la réalité. Ces nouveaux mandats sont prometteurs et force de proposition », souligne Carole Enoch.
Tant mieux, car un accompagnement adéquat dans le milieu estudiantin est essentiel. Dans un article du journal Le Monde, on lit que près de la moitié des Français déclarent se sentir régulièrement seuls, la « solitude ressentie » touchant principalement les femmes et les jeunes (62% des 18-24 ans).
Ils veulent s’épanouir et trouver leur voie tout en construisant un monde plus juste, sans sacrifier la vie étudiante. En fait, les jeunes font comme ils peuvent dans ce moment de vie charnière, où tout se joue vite, fort, parfois dans le flou. C’est ce jeu là, d’équilibriste, que l’école souhaite accompagner. Les étudiants doivent naviguer entre leurs aspirations, la pression des cours, et des enjeux environnementaux pressants.
Athénaïs explique « Ce qui est dur au fond, ce n’est pas le réchauffement climatique, mais le poids de l’inaction. On en est encore au débat d’idées alors qu’il faudrait agir. C’est pareil pour le féminisme et d’autres enjeux sociaux, sans cesse discutés… ».
Carole rebondit « d’où l’importance aussi de communiquer sur la loi et les risques encourus dans le cas d’actions racistes, homophobes… On veut que personne ne puisse dire “je ne savais pas”. Ce n’est pas woke, ce n’est pas une idéologie, ni un lieu de débat. C’est juste INTERDIT par la loi ».
Parce que les comportements à risque ne relèvent ni du hasard ni de la fatalité, Centrale Méditerranée a choisi d’agir en amont. Depuis plusieurs années, elle s’appuie sur le programme national « Cpas1option », qui encourage les écoles à promouvoir une vie étudiante plus responsable, inclusive et respectueuse.
Concrètement ? Des référents sont formés sur les questions de harcèlement, de violences sexistes et sexuelles, d’addictions. Des temps de sensibilisation sont organisés tout au long de l’année. Et une volonté de créer des ponts entre les étudiants, les associations et l’administration pour un socle de connaissances commun.

« On essaie d’avoir un œil bienveillant mais aussi une capacité d’alerte » explique Carole Enoch. « Il faut parfois oser dire les choses. Ce n’est pas toujours confortable, mais c’est indispensable ». On progresse aussi sur la transmission d‘informations avec des élèves référents au sein des bureaux associatifs qui, d’une part, informent les victimes sur les outils et les dispositifs de l’école, et qui font aussi remonter le mal être étudiant aux bonnes instances.
Julien
Président du BDE (bureau des élèves)
En fait, la prévention c’est quelque chose qui se joue au global et qui nous concerne tous : la nutrition, le sport, l’ouverture aux autres, la santé, l’orientation sexuelle, la lutte contre la précarité, l’accès à la culture. On bosse de plus en plus avec les autres bureaux comme le BDS (Bureau des Sports) ou le BDA (Bureau des Arts). Le bien-être étudiant, ça se réfléchit au global.

Le vivre-ensemble passe aussi par la fête
Si la prévention pose un cadre pour la sécurité de tous, c’est dans la fête, la danse, la musique, que se construit le lien social, essentiel à la vie étudiante. La fête, c’est encore la joie et le refus d’accepter la morosité. C’est du « hors du commun », qui crée du commun. Il ne s’agit donc pas de l’interdire, mais de poser un cadre clair, de prévenir les risques, et de permettre à chacun de trouver sa place sans se sentir jugé.
« On ne veut pas être moralisateurs, mais on ne peut pas faire comme si de rien n’était. La pression sociale et la normalisation de la consommation d’alcool on sait bien l’appréhender. Pour autant, il ne faut pas baisser sa garde car il s’agit de vieux réflexes qui peuvent revenir s’installer rapidement donc on travaille là-dessus en permanence » confie Athénaïs.
En lien avec l’école, les élèves expérimentent des solutions concrètes : navettes, zones de répit en soirée pour s’éloigner de l’agitation, éthylotests, campagnes de sensibilisation et dépistage, etc. de nombreuses choses sont pensées en amont.
« On peut choisir de ne pas boire » rappelle Athénaïs.
Athénaïs
Responsable Prévention au BDE (bureau des élèves)
On a un BDE où 5 personnes ne boivent pas d’alcool c’est un signal fort qu’on envoie de liberté, et de s’écouter soi et sa relation à l’alcool. On veut incarner la tolérance.

Intégration : l’importance de l’accueil
Les premiers jours à l’école comptent double : ils lancent la dynamique de la promotion. À Centrale Méditerranée, pas de bizutage, mais une vraie réflexion sur l’accueil et l’inclusion.
Julien raconte : « L’intégration on la pense aussi en écho aux valeurs de l’école. On essaie d’embarquer tout le monde, y compris les étudiants internationaux. On veut montrer la pluralité des profils. Il faut que personne ne reste sur le bord du chemin. » Athénaïs complète : « Quand on arrive en école, on se présente forcément sous un nouveau jour, c’est le début d’une nouvelle vie. C’est une opportunité, d’avancer, de profiter, de rencontrer de nouvelles personnes. C’est pourquoi on veut une intégration légère et joyeuse. En même temps, on veut aussi envoyer cette idée que les nouveaux arrivants sont dans un espace de bienveillance où ils vont pouvoir être eux-mêmes, en connaissance de leurs propres limites ».

La vie associative comme terrain d’apprentissage et levier de bien-être
À Centrale Méditerranée, la vie associative n’est pas un simple à-côté : c’est un terrain d’apprentissage à part entière. On y développe des compétences concrètes, mais aussi une vraie capacité à faire collectif. C’est l’un des rares espaces de brassage générationnel, culturel, social : un lieu où les idées circulent, où l’on apprend à se comprendre, à se parler malgré les différences, à construire ensemble.
Cet apprentissage fonctionne parce qu’il s’appuie sur un cadre clair, posé par l’école : des règles, du soutien, de l’écoute, des transmissions et une vraie culture de l’engagement.
Un cadre qui permet aux étudiants de prendre des responsabilités sans être livrés à eux-mêmes. En assumant ce rôle, l’école se transforme elle aussi : plus ouverte, plus humaine, plus en phase avec les enjeux d’aujourd’hui.

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